L’esprit d’une rénovation : rencontre avec l’architecte Florent Richard
C’est la mission choisie depuis 10 ans par les architectes du cabinet Perrot & Richard : être des passeurs d’Histoire, fidèles au passé, mais ancrés délibérément dans le futur. Leur rencontre avec les nouveaux propriétaires de La Muette, Emmanuel Basse et Benoît d’Halluin, s’est faite sous le signe de cette passion partagée pour la beauté du patrimoine, doublée d’une volonté de faire revivre un témoin de l’histoire de France.
Pourquoi avez-vous décidé d’accepter le projet de La Muette ?
Florent Richard : La rénovation de la Muette s’inscrit parfaitement dans l’esprit de notre agence. Depuis 10 ans, nous travaillons avec des clients très divers, privés, institutionnels, en France ou à l’étranger, pour réhabiliter et transformer des monuments profondément liés à l’Histoire. Nous avons par exemple été au cœur de projets publics tels que l’Opéra Garnier ou le Grand Palais mais nous avons aussi accompagné avec bonheur des projets de rénovation privée comme l’hôtel Lambert, dans le 4è arrondissement de Paris.
Nous aimons les lieux, les territoires, les objets uniques ! Le pavillon de La Muette, domaine des rois et des empereurs, est de ceux-là. Le projet que nous ont présenté Emmanuel Basse et Benoît d’Halluin nous a séduits d’emblée : il s’agissait non seulement de préserver, de redonner vie à un monument d’Histoire, mais aussi de l’ouvrir au public, d’en faire in fine un lieu de culture et d’échanges, vivant, ancré dans le présent.
Comment s’opère votre collaboration avec les propriétaires ?
F.R. : Emmanuel Basse et Benoît d’Halluin exercent le métier de promoteur immobilier et ils ont l’habitude de fortement s’impliquer en matière d’architecture, de conception, d’aménagement de jardins et d’innovation. Nous sommes donc complètement en phase ! Nous avons fait le choix de participer activement au projet tout en réduisant au minimum nos honoraires. Au fond, c’est là notre véritable mission : aider notre client à dépenser le mieux possible son argent, au service d’une architecture qui échappe à la mode. Notre responsabilité tient donc à la préservation de l’intégrité architecturale et historique de ce pavillon de chasse, tout en instaurant un dialogue fertile entre le Ministère de la Culture (DRACC), garant des Monuments Historiques, et les propriétaires privés qui ont la charge de faire revivre ce bâtiment.
Comment s’organise la rénovation d’un monument comme La Muette ?
F.R. : Rappelons que La Muette a souffert de désaffection, puis d’interventions fragmentaires des premiers propriétaires privés, qui n’ont pas pu mener à terme un programme de travaux trop ambitieux. Notre mission initiale a donc été d’analyser les risques qui pesaient sur les personnes et sur le bâtiment lui-même, tout en identifiant les dégradations susceptibles de devenir des points critiques. Etayer le bâtiment, éradiquer la mérule qui a gravement endommagé le bâtiment, sécuriser le site et le préserver des intempéries : il fallait d’abord poser les bases d’un travail de longue haleine. La suite du calendrier se déroulera en bonne intelligence avec la DRACC et la Mairie de Saint-Germain-en-Laye, avec qui nous entretenons une relation de confiance et d’estime mutuelle.
Y a-t-il de l’imprévu dans des projets comme celui de La Muette ?
F.R. : Bien sûr ! Même si les grandes étapes de la rénovation sont connues d’avance (travail sur l’enveloppe extérieure du château, charpente, menuiserie…), il y a toujours des découvertes qui se font au gré des travaux. Au fur et à mesure, chaque personne qui travaille au chevet du bâtiment s’en imprègne, et découvre ce qui ne lui apparaissait pas de prime abord. Tout est une question de perspective ! Les travaux engagés ont déjà permis de rendre son charme à la maison forestière et lorsque, depuis une allée cavalière, on aperçoit le pavillon de Gabriel surgir au centre de sa clairière circulaire, on se plaît à imaginer la noblesse retrouvée de la Muette actuellement dissimulée par les échafaudages.
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